LUDION RECOMPOSÉ | Musique du film

À grands bruits, les trompettes retentissent.
Le jour est venu.
«LUDION» n’est bientôt plus seulement un personnage, un caractère, un film : succédant au film, l’album enfin !
Comment pouvons-nous ne pas tirer vanité d’avoir ensemble, pour «LUDION», parachevé le film et l’album ? De vous présenter la musique originale, cette âme dont un film se revêt comme d’un habit ? Cette musique d’autant plus troublante qu’elle est variée, si variée qu’elle révèle, à tous les regards curieux, aussi bien le génie fantasque du compositeur que la dispersion intérieure du personnage.
Nous nous piquons d’intimider Nicky Galliano en le flattant sans détour : son intelligence intuitive, pleine de scrupules et d’éloquence, a su sonder les arcanes complexes de Ludion, percer à jour son jeu profond, s’employer à traduire son âme en ce dialecte délicieux, fait de notes, de son, de rythme, de bruits. Voilà le musicien : un traducteur qui ne parle pas avec nos mots, l’inventeur des langues étranges dont vous ne trouverez le dictionnaire qu’en vous, qu’en ce qui vous sert d’imagination et de coeur.
Ah, mais cet ethnologue des âmes, des images et des histoires se plaît à dire ce qu’il convient de ne pas dire, dit l’inverse de ce qu’on veut dire, dit plus qu’on ne peut savoir, trahit qu’on ne dit rien, permet de ne rien dire de futile, tout ceci, il le fait, oui, rien qu’en perturbant le silence. Ah, voilà l’autre facette du musicien : le malicieux perturbateur de notre silence, l’arrangeur loufoque d’un bruit sublime !
Dérangeant quelque peu le silence qui nous effraie, traduisant mélodieusement l’âme intraduisible d’un film, le compositeur de film est aussi un alchimiste : il transforme les souffrances en beauté, les grandeurs montrées en mélodies intangibles. Vous le remarquerez vite : alignés bout à bout, les morceaux de la bande originale tiennent en équilibre les lambeaux flottants qui composent réunis l’âme de Ludion : c’est que, d’un même coup, le compositeur compose et recompose, faisant danser ce qu’il suture.
Il ne vous reste plus qu’à vous engager, les yeux fermés, presque à l’aveugle, sur cette excursion musicale à travers notre personnage !
J’en profite pour remercier encore tous ceux qui ont apporté leur pierre, leur orgue, leurs prières à l’édifice, à cette cathédrale fragile et branlante qu’est un premier film, et dont le ciment ne peut tenir qu’à la force de toutes ces volontés.

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